jeudi 29 novembre 2012

Romance à Portsmouth -2- Premières impressions


On frappa soudainement à la porte et je sursautai, sorti brusquement de ma rêverie. Je répondis et on m’indiqua que le repas allait être servi. Je descendis dans la grande salle et vis que les tables avaient étés réunies et que les convives étaient pour la plupart restés pour le soupé. Tout le monde était déjà attablé et je m’installai naturellement à la seule place inoccupée. Personne ne pris attention à moi. Mes voisins étaient de vieux pêcheurs qui discutaient sur les réparations des embarcations et la façon dont ils allaient s’organiser. Le repas se passa sur ces préoccupations piscicoles et personne ne m’adressa la parole. Ma présence semblait tolérée car elle constituait une source de revenue pour leur hôte mais les villageois, tellement habitués à leur autarcie, semblaient mépriser tout ce qui venait d’au-delà des bois. A la fin du repas, désireux de me dégourdir un peu les jambes après ce long voyage, je demandai au patron jusqu’à quelle heure il laissait la porte d’entrée ouverte. Il me répondit qu’il ne la fermait pas et que je pouvais rentrer à l’heure que je souhaitais tant que je prenais soin de ne pas déranger les autres occupants. Je retins une interrogation, n’ayant vu personne d’étranger au village à table, et me dis qu’il serait préférable de ne pas ternir l’humeur du seul homme qui m’adressait la parole ici.

Dehors la nuit était tombée et la pluie avait cessé de tomber. Je me promenai sur la jetée pendant quelques minutes puis hésita quand à ma destination. Je ne voulais pas me risquer de nuit sur les falaises escarpées menant au phare à la merci du moindre nid de poule ou autre piège susceptible de me faire tomber à quelques mètres d’une chute fatale. Les petites rues tortueuses ne m’inspiraient pas plus confiance et, vu leur attitude, je ne souhaitais pas rencontrer de nuit quelques pêcheurs suffisamment éméchés pour trouver drôle de malmener un étranger de passage. J’empruntai donc le chemin dégagé qui montait en direction du vieux manoir. Le chemin passait suffisamment loin de la corniche pour ne courir aucun risque. Le long du chemin avaient été planté de petits buissons qui avaient été laissés à l’abandon depuis très longtemps. En s’approchant du manoir je constatai qu’aucune lumière ne s’en échappait. Cela me surpris car la soirée n’était pas trop avancée et il semblait surprenant que tous les occupants dorment déjà. Je m’approchai tranquillement du manoir en espérant ne pas déranger quelque chien de garde. La forêt bordait le chemin sur les cent derniers mètres. A quelques mètres du portail un petit chemin s’enfonçait entre les arbres. Le manoir avait l’air très vieux mais n’avait pas l’air abandonné. La toiture était en bon état et le lourd portail en fer forgé était tenu par un cadenas fermement attaché. Je laissai là le manoir et décida d’aller regarder du côté du petit sentier. Ce sentier n’avait pas dû être pratiqué pendant de nombreuses années et la nature avait commencé à reprendre ses droits. Une étrange curiosité me poussait en avant malgré moi. Au bout de quelques dizaines de mètres le chemin débouchait sur une petite clairière entourée sur trois côtés par des grilles. Quelques tombes reposaient au milieu formant ce qui semblait être un petit cimetière familial. Je m’approchai des tombes pour lire le nom de cette famille quand je fus dérangé par un bruit de feuillage suivit d’un rire d’enfant. Je me retournai brusquement pour voir d’où provenaient ces bruits. Je ne vis personne et le souvenir du rire d’enfant me donna des frissons dans le dos. Que faisait un enfant seul et si tard dehors et pourquoi riait il. Sans me retourner je sorti des bois. Aucun autre son n’était venu briser le silence et tout semblait tranquille. Mal à l’aise je redescendis immédiatement vers le village et décida qu’il était temps d’aller me coucher. Tout le long du chemin je senti une présence dont je n’arrivais à me défaire. En arrivant au village je rentrai directement à l’auberge et me glissa aussitôt dans mon lit. Je fini par rire de tout ceci en me disant que j’avais sans doute dérangé un animal nocturne et que mon imagination avait fait le reste et m’endormi sur ces explications rassurantes. Mon sommeil fut agité et je me réveillai difficilement le lendemain matin. 

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