Voilà quelques temps maintenant, au sortir d’une
séance de cinéma, une réflexion m’est venue au sujet du pitch très à la mode
depuis quelques années de l’invasion zombi. La question qui m’est venue est de
savoir ce qui avait bien pu ne pas avoir été encore envisagé sur ce thème.
Bien souvent, le centre d’intérêt de ce type d’histoire
consiste en la façon dont l’humanité, à petite ou grande échelle, lutte pour sa
survie voir pour l’éradication du virus. Le procédé sert d’ailleurs souvent
uniquement de prétexte pour développer la psychologie humaine en réaction à une
crise, à ma plus grande satisfaction je dois l’avouer.
Au final on se rend compte que systématique l’origine
n’a que peu d’importance. Savoir d’où vient le virus ne sert, au plus, qu’à
aider dans la recherche d’une solution. L’idée de base restant : « On
est dedans jusqu’au cou, comment va-t-on s’en sortir ? »
Je ne pense pas, donc, que creuser du côté des
origines soit d’une grande utilité ou puisse apporter quelque chose au genre.
Comme je l’ai dit précédemment, l’aspect
psychologique ainsi que l’organisation de la « résistance » est
systématiquement abordé en jouant sur la gravité, les capacités et l’échelle.
Difficile donc de trouver une brèche inexploitée de ce côté-ci.
C’est donc dans
cet état de profonde réflexion que je me suis retrouvé perdu un soir d’été
jusqu’à ce qu’une nuée de moustiques m’apportent LA révélation. Le vecteur !
C’est sur le vecteur du virus qu’il faut travailler. On se rend compte que si
on finit par mettre le virus au second plan c’est que le schéma de propagation
est toujours le même : l’homme et les gros animaux. Et c’est là que se
trouve le talon d’Achille de l’histoire de Zombi, le petit goût amer de l’histoire
qui fait que l’on finit par prendre du recul et se détacher de l’histoire :
on sait déjà comment ça va se passer.
La transmission uniquement
par l’homme du virus a été largement exploitée et pour augmenter les champs des
possibles on utilise maintenant aussi la transmission par les animaux. Alors
pourquoi ne pas s’engouffrer plus le filon ? En premier lieu car il faut
que les héros s’en sortent. Oui, cela fait partie des conventions unanimement
utilisée dans la conception d’histoire : le héros doit survivre, enfin le
plus longtemps possible. En second lieu ce qui fait l’intérêt de l’histoire de
zombi c’est que l’on associe l’in-contrôlabilité et la vitesse de propagation d’un
virus avec la représentation physique de ce virus : l’homme peut tirer,
frapper et se protéger physiquement du danger. L’histoire de zombi sert donc d’exutoire
à nos peurs profondément ancrée face aux menaces que nous avons connus avec les
virus mortelles qui se sont propagés ces dernières années. Rien de plus normal
à cela puisque ce type d’histoire fait suite aux films post apocalyptiques qui
traitaient du risque de guerre nucléaire, faisant eux même suite aux films de
guerre embrassant l’ensemble des guerres du siècle dernier.
La propagation par les
animaux est donc à utiliser avec attention mais ne doit pas pour autant être
exclus complètement car elle permet d’élargir le spectre des possibilités et d’apporter
de l’originalité.
Etant donné que je n’ai
pas la prétention de fournir ici l’idée révolutionnaire pour concevoir LE
scénario qui va apporter un grand vent de fraicheur sur le genre je vais
employer les quelques neurones à ma disposition afin de savoir quel animal
pourrait être le vecteur le plus dangereusement imparable pour l’homme. Puisqu’ils
ont déjà été utilisés, on peut supprimer de la liste les gros animaux car l’homme
s’en protège comme de l’homme infecté : avec des grosses armes et des
grosses barricades. Il faut donc chercher dans le plus petit. Nous avons les
rongeurs ou les oiseaux qui peuvent constituer une menace de par leur nombre et
la capacité à passer au travers des protections cités précédemment. Mais là
encore l’homme s’adapte et ajoute des protections plus fines et des armes plus
adaptés. Un bon lance-flamme, l’intérieur d’une voiture et hop, le tour est
joué. Il faut donc aller dans l’extrêmement petit. Mais là il faut trouver du
tout petit qui peut pratiquer un échange de sang avec l’homme. Exit la fourmi
qui peut aller partout mais qui n’a aucune chance d’être infectée. Exit la
mouche qui ne pourrait transmettre le virus. Au final il ne nous reste plus que
le bon vieux moustique. Et oui cette espèce serait capable de fournir une
quantité impressionnante d’ennemi. Le côté non-vivant annihilant la
caractéristique éphémère de sa durée de vie nous nous retrouvons avec une
multitude immortelle. Quant aux protections, à si petite échelle il y a
forcément une faille dans la carapace à exploiter à un moment ou un autre qui
fait que personne ne peut se protéger à la fois de cette menace et des autres. Les
plus acharnés d’entre vous pourrons me dire : Oui mais, les moustiques ça
ne pousse pas partout ! Il suffit d’aller s’abriter dans le grand nord et
Hop, terminé le moustique. Ce à quoi je répondrais aisément : Non ! Que
nenni ! Le moustique zombi, il est mort ! il peut donc aller où il
veut, et voler pendant plusieurs jours pour aller piquer ton petit bonhomme en
slip qui se croyait tranquille sur sa banquise et qui se faisait tranquillement
bronzer en comptant les munitions de son fusil à ours.
Au final, même dans les
histoires de zombi, c’est bel et bien les moustiques qui vont encore nous
ruiner l’existence. Mais quand on y réfléchi bien tout cela n’a rien d’étonnant
si l’on considère que pour les virus mortelles actuels le moustique constitue déjà
l’un des meilleurs vecteur de maladie.
La solution au risque d’invasion
zombi et donc les chances de survie de l’espèce humaines serait-elle
actuellement au sein des laboratoires Baygon© ?