mercredi 28 août 2013

Zombzzzzzzzz


Voilà quelques temps maintenant, au sortir d’une séance de cinéma, une réflexion m’est venue au sujet du pitch très à la mode depuis quelques années de l’invasion zombi. La question qui m’est venue est de savoir ce qui avait bien pu ne pas avoir été encore envisagé sur ce thème.

Bien souvent, le centre d’intérêt de ce type d’histoire consiste en la façon dont l’humanité, à petite ou grande échelle, lutte pour sa survie voir pour l’éradication du virus. Le procédé sert d’ailleurs souvent uniquement de prétexte pour développer la psychologie humaine en réaction à une crise, à ma plus grande satisfaction je dois l’avouer.

Au final on se rend compte que systématique l’origine n’a que peu d’importance. Savoir d’où vient le virus ne sert, au plus, qu’à aider dans la recherche d’une solution. L’idée de base restant : « On est dedans jusqu’au cou, comment va-t-on s’en sortir ? »

Je ne pense pas, donc, que creuser du côté des origines soit d’une grande utilité ou puisse apporter quelque chose au genre.

Comme je l’ai dit précédemment, l’aspect psychologique ainsi que l’organisation de la « résistance » est systématiquement abordé en jouant sur la gravité, les capacités et l’échelle. Difficile donc de trouver une brèche inexploitée de ce côté-ci.

 C’est donc dans cet état de profonde réflexion que je me suis retrouvé perdu un soir d’été jusqu’à ce qu’une nuée de moustiques m’apportent LA révélation. Le vecteur ! C’est sur le vecteur du virus qu’il faut travailler. On se rend compte que si on finit par mettre le virus au second plan c’est que le schéma de propagation est toujours le même : l’homme et les gros animaux. Et c’est là que se trouve le talon d’Achille de l’histoire de Zombi, le petit goût amer de l’histoire qui fait que l’on finit par prendre du recul et se détacher de l’histoire : on sait déjà comment ça va se passer.

            La transmission uniquement par l’homme du virus a été largement exploitée et pour augmenter les champs des possibles on utilise maintenant aussi la transmission par les animaux. Alors pourquoi ne pas s’engouffrer plus le filon ? En premier lieu car il faut que les héros s’en sortent. Oui, cela fait partie des conventions unanimement utilisée dans la conception d’histoire : le héros doit survivre, enfin le plus longtemps possible. En second lieu ce qui fait l’intérêt de l’histoire de zombi c’est que l’on associe l’in-contrôlabilité et la vitesse de propagation d’un virus avec la représentation physique de ce virus : l’homme peut tirer, frapper et se protéger physiquement du danger. L’histoire de zombi sert donc d’exutoire à nos peurs profondément ancrée face aux menaces que nous avons connus avec les virus mortelles qui se sont propagés ces dernières années. Rien de plus normal à cela puisque ce type d’histoire fait suite aux films post apocalyptiques qui traitaient du risque de guerre nucléaire, faisant eux même suite aux films de guerre embrassant l’ensemble des guerres du siècle dernier.

            La propagation par les animaux est donc à utiliser avec attention mais ne doit pas pour autant être exclus complètement car elle permet d’élargir le spectre des possibilités et d’apporter de l’originalité.

            Etant donné que je n’ai pas la prétention de fournir ici l’idée révolutionnaire pour concevoir LE scénario qui va apporter un grand vent de fraicheur sur le genre je vais employer les quelques neurones à ma disposition afin de savoir quel animal pourrait être le vecteur le plus dangereusement imparable pour l’homme. Puisqu’ils ont déjà été utilisés, on peut supprimer de la liste les gros animaux car l’homme s’en protège comme de l’homme infecté : avec des grosses armes et des grosses barricades. Il faut donc chercher dans le plus petit. Nous avons les rongeurs ou les oiseaux qui peuvent constituer une menace de par leur nombre et la capacité à passer au travers des protections cités précédemment. Mais là encore l’homme s’adapte et ajoute des protections plus fines et des armes plus adaptés. Un bon lance-flamme, l’intérieur d’une voiture et hop, le tour est joué. Il faut donc aller dans l’extrêmement petit. Mais là il faut trouver du tout petit qui peut pratiquer un échange de sang avec l’homme. Exit la fourmi qui peut aller partout mais qui n’a aucune chance d’être infectée. Exit la mouche qui ne pourrait transmettre le virus. Au final il ne nous reste plus que le bon vieux moustique. Et oui cette espèce serait capable de fournir une quantité impressionnante d’ennemi. Le côté non-vivant annihilant la caractéristique éphémère de sa durée de vie nous nous retrouvons avec une multitude immortelle. Quant aux protections, à si petite échelle il y a forcément une faille dans la carapace à exploiter à un moment ou un autre qui fait que personne ne peut se protéger à la fois de cette menace et des autres. Les plus acharnés d’entre vous pourrons me dire : Oui mais, les moustiques ça ne pousse pas partout ! Il suffit d’aller s’abriter dans le grand nord et Hop, terminé le moustique. Ce à quoi je répondrais aisément : Non ! Que nenni ! Le moustique zombi, il est mort ! il peut donc aller où il veut, et voler pendant plusieurs jours pour aller piquer ton petit bonhomme en slip qui se croyait tranquille sur sa banquise et qui se faisait tranquillement bronzer en comptant les munitions de son fusil à ours.

            Au final, même dans les histoires de zombi, c’est bel et bien les moustiques qui vont encore nous ruiner l’existence. Mais quand on y réfléchi bien tout cela n’a rien d’étonnant si l’on considère que pour les virus mortelles actuels le moustique constitue déjà l’un des meilleurs vecteur de maladie.

            La solution au risque d’invasion zombi et donc les chances de survie de l’espèce humaines serait-elle actuellement au sein des laboratoires Baygon© ?