jeudi 30 mai 2013

Droits d'auteurs

Ça va sans dire mais ça va mieux en le disant ...


Voilà pourquoi je tiens à rappeler ces quelques lignes.

Bien entendu je n'ai pas la prétention de penser que quelqu'un pourrait s'intéresser à ce que j'écrit au point de le voler mais bon mieux vaut prévenir que guérir. Comme ça c'est dit et je suis tranquille. De toutes façon si cela arrivait j'appliquerai la loi du Talion c'est encore ce qu'il y a de plus efficace !



Le droit d'auteur en France est régi par par la loi du 11 mars 1957 et la loi du 3 juillet 1985, codifiées dans le code de la propriété intellectuelle
La loi reconnaît en tant qu'auteur toute personne physique qui crée une oeuvre de l'esprit quelle que soit son genre (littéraire, musical ou artistique), sa forme d'expression (orale ou écrite), son mérite ou sa finalité (but artistique ou utilitaire). 
Le droit d'auteur couvre donc toute création de l'esprit, qu'elle soit une oeuvre littéraire (livres, journaux, pièces de théâtre, logiciels, site web, etc.), une oeuvre d'art (peinture, sculpture, photographie, image infographiée, architecture, etc.), une oeuvre musicale ou audiovisuelle, dès lors qu'elle est matérialiséeoriginale et qu'elle est l'expression de la personnalité de l'auteur
D'après les article L.111-1 et L.123-1 du code de la propriété intellectuelle, l'auteur d'une oeuvre de l'esprit jouit d'un droit de propriété exclusif dès sa création, sans nécessité d'accomplissement de formalités (dépôt ou enregistrement), pour une durée correspondant à l'année civile du décès de l'auteur et des soixante-dix années qui suivent, au bénéfice de ses ayants-droits.

lundi 27 mai 2013

Romance à Portsmouth -3- Helena

Le lendemain matin un soleil timide se dévoilait au rythme régulier du passage de quelques nuages. Le ciel était d’un bleu profond qui contrastait avec le gris argenté de la mer. Une douce lumière entrait par la fenêtre et une légère brise apportait les embruns tandis qu’une multitude d’oiseaux jouaient dans les reflets brillants d’une mer turbulente. Tout cet ensemble de lumière de bruit et d’odeur m’inspira au point de passer l’entière matinée à la rédaction de mes notes. J’avais décidé de coucher sur manuscrit toutes les sensations que me procurerait ce voyage et pour l’instant mes attentes étaient comblées.

            Au bout de quelques pages, mon appétit d’écriture rassasié, je décidai de sortir me promener afin de m’imprégner complètement de cette atmosphère jusqu’au midi avant de me mettre en quête de celle que j’étais venu visiter. Souhaitant terminer par la jetée je commençai par m’enfoncer dans les petites ruelles du village. Malgré un aspect beaucoup moins sombre que la veille, elles étaient tout aussi désertes. Les maisons, malgré un aspect pauvre et des constructions irrégulières étaient correctement entretenues et de nombreux arbustes et massifs de fleurs ornaient les devantures, contrastant avec les vitres épaisses et sombres des maisons. Les rues étaient propres et malgré les nombreuses margelles, pas une seule fois je ne trébuchai sur les pavés. Le tracé irrégulier des rues débouchait régulièrement sur des petites places tantôt occupée par un puits tantôt par un arbre centenaire ou un ensemble de banc. Je ne croisai que quelques personnes pressée qui ne répondirent pas à mes politesses. L’impression d’être évité se confirma une fois de plus sans toutefois me surprendre d’avantage. Mes pas finirent par me ramener non sans mal vers la jeté et, comme l’heure avançait je remontai le long de celle-ci pour rejoindre l’auberge.

Je flânai le long du port lorsque j’aperçu sur la jetée une ravissante demoiselle d’une vingtaine d’année tenant son chapeau pour empêcher le vent de lui ravir. Elle portait une robe finement ouvragée dont la couleur bleue pâle soutenait son teint porcelaine. A ses pieds reposait un volumineux panier rempli de victuailles. La jupe se composait de nombreux voilage tous parfaitement ajustés entre eux et un corsage brodé mettant en valeur les lignes généreuses de sa frêle silhouette de jeune femme citadine. Ce raffinement ne laissait dans mon esprit aucun doute sur l’identité de cette jeune personne. Afin de m’en assurer je m’approchai de la jetée, faignant une démarche nonchalante, pour de ne pas donner l’impression d’aller à sa rencontre.

Au moment où j’approchai elle se retourna, ayant deviné ou entendu ma présence. Elle m’adressa un sourire radieux en me saluant et me remerciant de cette visite. Je lui rendis son bonjour en lui exprimant ma surprise de la voir m’attendre alors que je ne l’avais pas prévenu de ma venue. Elle me dit qu’elle avait été prévenue de mon arrivée et qu’elle s’attendait depuis quelques temps à ce que je lui rende visite. Je lui fis mile compliment quand à sa beauté, sa tenue et sa charmante attention me désolant de me comporter comme le dernier des rustres en arrivant ici sans prévenir ni organiser mon arrivée. Elle se mit à rire avec légèreté et me posa un baiser sur la joue en me répondant que mon désir de lui rendre visite était la plus charmante des attentions et qu’elle excusait pleinement mon empressement.

Ayant tout prévu elle m’invita à partager dès le midi un pique-nique champêtre. Elle m’indiqua que le meilleur endroit pour déjeuner était la pointe du vieux phare d’où nous pourrions avoir une magnifique vue sur la baie et le village. J’acquiesçai en lui et lui proposai fort galamment de la soulager de son panier. Nous marchâmes tous deux vers le vieux phare le long de la corniche, empruntant un vieux sentier qui courait irrégulièrement entre les buissons.

Nous passâmes le trajet à discuter de la région. Malgré les nombreuses informations dont elle m’avait déjà fait part par écrit elle regorgeait encore de petites anecdotes et me fît observer tant de curiosité, de détails du paysage qu’elle n’avait pu que passer son enfance à parcourir les alentours du village. Tout en continuant de l’écouter j’essayai de l’imaginer enfant. Elle avait dû être une petite fille espiègle mais capable d’une grande écoute et d’un sérieux propre aux adultes. Elle était ravissante et sa conversation était délicieuse.

Nous arrivâmes sans nous en rendre compte au pied du phare. La corniche était ici complètement dégagée et une prairie parsemée de rochers couvrait le monticule où trônait l’édifice. Un arbre unique et centenaire lui tenait compagnie en ce lieu idyllique. Un vieux cèdre au branchage tordu et malmené par les éléments me rappelai la structure même du village : ramassé, torturé mais prêt à affronter toutes les agressions extérieurs.

Nous nous installâmes au pied de l’arbre et j’étendais la couverture pendant qu’Helena vérifia le contenu de son panier. Elle avait préparé un délicieux repas et je me régalai de mets subtils et délicats. Notant ma surprise quant au fait qu’elle ne mangeait rien, elle m’expliqua qu’elle était malade et que le peu qu’elle avait déjeuné ce matin lui suffisait pour tenir la journée. Je m’inquiétais sur sa santé mais elle esquiva la conversation en me demandant comment je trouvais son village. Je commençai par regretter l’austérité des villageois, l’expliquant par l’isolement du village et voyant que ces critiques l’attristaient je détournai rapidement sur la beauté du paysage et la conservation de la côte sauvage. Elle me sourit de nouveau à ces paroles. Ce sourire me transporta et pendant un instant je n’avais plus qu’une envie : continuer de la faire sourire éternellement. Rassurée sur mes impressions, elle m’expliqua qu’en dépit de leur apparente froideur, les habitants du village étaient solidaires et généreux. Ils étaient tout simplement craintif de ce qui leur était étranger et craignaient que la tranquillité de ces lieux se perde un jour, dénaturé par quelques visiteurs. C’est pourquoi ils rejetaient tout contact avec l’extérieur.  

En fin de repas, alors que je me roulais une cigarette adossé au vieux cèdre , elle rosi légèrement en m’interrogeant sur les motivations de ma visite. Je pris une longue inspiration. Jugeant qu’il était trop tôt pour lui dire que j’étais venu uniquement pour elle, je répondit que je souhaitais voir de mes propres yeux le village sur lequel je passait tant de temps d’étude et que cela me permettais aussi de lui rendre visite après une si longue correspondance. Elle sourit timidement, puis resta pensive, le regard noyé dans l’étendu maritime.

La laissant à sa réflexion, j’observais en détail le phare. C’était une vieille construction, solidement arrimée au promontoire rocheux. La végétation s’étendait à son pied sans pour autant envahir sa façade, comme si la nature s’accommodait de sa présence. Une volée de marche conduisait à une porte robuste. Les murs avaient l’air très épais, le vent devait être rude ici lorsque les éléments se déchainaient. Aucune fenêtre mais de petites ouvertures perçaient la façade massive, rappelant des meurtrières. Au sommet, la présence d’un plateau et une poulie indiquaient qu’à l’origine le phare devait fonctionner au bois.

Remarquant mon intérêt pour le bâtiment, Helena m’indiqua qu’il s’agissait à l’origine d’une tour à feu construite pour guider  le retour des bateaux rentrant tardivement de la pêche. La structure avait été conservée et une lampe de phare moderne  avait remplacé le bucher. Elle m’expliqua l’originalité de ce phare qui utilisait une génératrice à bois pour alimenter la lampe. Cette fonctionnalité avait été décidée par les habitants, officiellement pour conserver la mémoire de la tour à feu. Officieusement ils voyaient d’un mauvais œil l’intervention extérieure régulière pour ravitailler le phare.

Le phare était actuellement habité par deux frères qui se relayaient chaque soir pour surveiller son bon fonctionnement. Helena se mît à rire quand je lui je lui exprima ma surprise quant au fait qu’ils vivaient tous deux à l’intérieur d’un endroit si sinistre et m’indiqua qu’ils vivaient dans la dernière maison de ce côté ci du village. Elle me promit de m’emmener un jour visiter l’intérieur du phare afin de me rendre compte par moi-même qu’il était impossible d’y vivre.

Me détournant du phare j’aperçu la riche demeure sur le promontoire de l’autre côté de la baie. Vu d’ici l’édifice semblait dominer complètement le village. Subitement Helena me sorti de ma rêverie en me proposant d’aller faire une ballade en barque au pied des falaises. J’acquiesçai et me laissa guidé le  long d’un petit sentier étroit qui menait à un embarcadère dissimulé au pied de la falaise. Une vieille barque y attendait, bercée tranquillement par les vagues.

Helena m’expliqua que cet embarcadère avait été aménagé il y a bien longtemps, à une époque où le phare était le centre d’un trafic de produits exotiques. La nuit, des bâtiments en provenance de lointaines contrées mouillaient au large et des barques venaient livrer jusqu’au phare des marchandises sur lesquelles il ne valait mieux pas attirer l’attention des autorités portuaires. Les bateaux repartaient ensuite jusqu’à Providence pour livrer le reste de leurs marchandises. Les clients venaient discrètement chercher ensuite leurs cargaisons au phare.

Nous passâmes un long moment, tranquillement installé, prenant soin de ne pas nous éloigner. La mer était calme et je pouvais conduire la barque assez facilement. Comme Helena l’avait dit la vue en contrebas des falaises était magnifique et elle me fît découvrir de nombreuses petites grottes creusées par le travail du ressac. Ces petites niches ressemblaient à des cavernes fantastiques que  l’imaginaire remplissait abondamment d’histoire de piraterie et de contrebande. Elle me décrivit son enfance espiègle et avide d’exploration. Elle avait inspecté durant ses jeunes années chacune de ces cavités et elle n’y avait malheureusement trouvé que ce que son esprit romanesque y inventait. Plongeant régulièrement ses parents dans l’inquiétude, elle passait des jours entier et rentrait parfois bien après la tombée de la nuit à explorer et rechercher tous les trésors que pouvait receler ce lieu idyllique.