mardi 27 novembre 2012

l'île


J’avance dans la brume. Le ciel commence à pâlir, le jour va bientôt se lever. Je ne sais pas où je suis. La végétation est dense et le terrain meuble. Je dois être au cœur d’une forêt. Ma tête bourdonne. Je ne me souviens de rien. Tout est flou dans ma tête et je n’arrive pas à me concentrer. J’ai tout oublié, jusqu’à mon nom. Je ne sais pas ce que je fais là ni ce que je dois faire. J’ai juste la persistante impression que je suis ici pour une raison bien précise. Je marche un peu pour me détendre et ne pas céder à la panique. Je suis la pente naturelle et douce du terrain. La brume est toujours présente mais il ne fait pas froid. Je rencontre un ruisseau et décide de suivre son cours. Le ruisseau débouche sur une plage et se jette dans la mer. Je me retourne. La forêt baigne dans la brume au dessus de laquelle culmine une montagne. La plage s’étend de part et d’autre à perte de vue en suivant un dessin arrondi. Je pense que je suis sur une île. Je dessine un symbole par terre et décide de suivre la plage pour vérifier mon hypothèse.

            Le soleil est haut maintenant. Je suis revenu à mon point de départ. Je suis effectivement sur une île mais je n’ai trouvé aucune trace de vie humaine. Je n’ai toujours aucun souvenir mais mes idées sont plus claires. La brume s’est levée. On peut voir maintenant distinctement que l’île est composé d’une montagne centrale entourée d’une forêt qui s’étend jusqu’en bord de mer. Je décide de remonter jusqu’à la montagne. Si je trouve un moyen de la gravir je pourrais avoir une vision globale de l’île. Je commence à avoir faim. J’ai déjà étanché ma soif grâce au ruisseau mais j’en n’ai pas vu d’animaux jusqu’ici. En remontant le ruisseau je trouve des fruits qui me semblent être comestibles. Je tente ma chance, j’ai trop faim. Le goût est bon. J’étanche ma faim. Je continu ma route. J’arrive enfin au pied de la montagne là où la végétation s’éclaircie. Le soleil est bas et la nuit ne va pas tarder à tomber. J’ai retrouvé des fruits. Comme les premiers ne m’ont pas rendu malade je mange ceux-ci et décide de dormir sur place pour me risque demain sur la montagne. Malgré l’absence d’animaux je ressens le besoin de me construire un abri pour dormir.

            Je suis réveillé par un rayon de soleil. Aujourd’hui il fait beau et il n’y a pas de brume. Cela me facilitera la tâche. Je mange quelque fruits et boit avant de commencer à grimper. La pente est douce au début. J’arrive à prendre un peu de hauteur mais je suis rapidement arrêté. La pente deviens dangereuse, je ne pourrais pas aller jusqu’en haut. Je fais le tour à la hauteur où je suis en observant l’île. C’est effectivement une petite île parcouru par un petit ruisseau. La végétation couvre tout à l’exception d’une clairière non loin du ruisseau. Il me semble apercevoir un objet au centre de cette clairière. Je redescends en direction de la clairière. En fin de journée j’abouti sur la plage. Je n’ai pas trouvé la clairière. Il est impossible finalement d’avancer en ligne droite dans une forêt. Je mange quelques fruits et je me prépare une couche.

            Un pincement me réveille très tôt. Le soleil n’est pas encore levé. Je cherche l’origine de mon réveil et découvre un crabe qui s’éloigne vers la mer. C’est le premier animal que je découvre. Je comprends qu’il fait tellement chaud sur la plage dans la journée que les crustacés sortent tôt le matin. J’attrape le crabe et le tue sur un rocher. Je l’ouvre mais sa viande crue est immangeable. Malheureusement je n’ai rien pour le faire cuir. Je laisse la carcasse sur le rocher. Je retourne à la recherche de la clairière. Au bout de quelques heures j’abandonne. J’ai faim et les fruits ne me nourrissent pas correctement. Si seulement je pouvais faire cuire le crabe. Je lève la tête et contemple le soleil. J’ai une idée.

Je redescends sur la plage à la recherche de la carcasse de crabe. Je le retrouve. J’examine la carcasse : elle est intacte. La coque est chaude. J’ouvre et constate que la viande à tiédie mais a aussi tournée. Il faudrait plus de chaleur. Je repense à la montagne. J’y avais trouvé de grandes planques d’ardoise noire. Je vais essayer d’en rapporter une. J’espère qu’elle attirera suffisamment de chaleur pour cuire la viande. Je remonte le ruisseau. Arrivé en haut en fin de journée je trouve une plaque suffisamment large mais transportable. Effectivement après une journée la plaque est chaude. Après avoir pris le soleil de midi elle doit être brulante. J’observe de nouveau la clairière et prend un point de repère par rapport au ruisseau. Non loin de la clairière le ruisseau à taillé une cuvette. Je rapporte la pierre jusqu’à la naissance de la forêt et m’arrête pour la nuit.

            Le matin je tire la pierre jusqu’à la cuvette d’eau. Je dégage un espace en cassant les branches et en arrachant les petites plantes pour poser la pierre. Je pars à la recherche de la clairière. En milieu d’après midi je l’atteins. La clairière est assez vaste. Une grande caisse de bois trône en plein milieu. A côté se trouve un plateau rocheux et le reste n’est composé que d’herbe rase. Aucun moyen d’ouvrir la caisse. Le jour décline et la faim me tiraille. Je décide de rapporter la pierre ici et d’aller chercher des crabes tôt le lendemain. Avant de dormir j’essai encore d’ouvrir la caisse.

            La pêche est bonne. Je ramasse de nombreux crabes que je tue sur les rochers. Le remonter vers la clairière avec mon butin. Pour conserver la viande je plonge les cadavres dans la cuvette d’eau. Je me dégage un passage entre la clairière et le ruisseau pour faciliter mes aller et venus. En tout début d’après midi la plaque est brulante. Je vais chercher les crabes et, après les avoir décortiqué je pose la viande sur l’ardoise. La viande grésille et cuit. Je mange tout, c’est délicieux. J’essai de déplacer la caisse. J’arrive finalement à la faire basculer. Sur le côté caché figure une inscription : « E.S. 78 ; L. 1 ». Je ne comprends pas. Pourtant je devrais. Et je ne me souviens toujours de rien.

            Ce matin je cherche comment ouvrir cette caisse. Après plusieurs essais j’obtiens satisfaction en frappant sur l’arrête du cube avec un rocher rapporté de la plage. J’ouvre complètement le panneau et découvre ce que la caisse contient. Je trouve une tente, un sac de couchage, des allumettes, un couteau et des sachets de gélules avec des instructions écrites dessus. Je passe la journée à étudier ce bric à braque.

            Ce matin je fais du feu et grille les crabes. C’est bien meilleur ainsi préparé. Je prends le temps de réfléchir. Je ne me souviens de rien. Pourtant je ne suis pas là par hasard. Je n’ai trouvé aucune trace de ce qui aurais pût m’amener ici. Et cette caisse. Elle semble m’être destinée, du moins elle contient étonnamment tout ce dont je semble avoir besoin.

            Je suis ici depuis longtemps maintenant. Mon régime à base de crabe et de fruit ne semble pas provoquer chez moi de carences. J’ai fait le tour de l’île et n’ai rien trouvé. J’essai de trouver une solution pour construire une embarcation qui pourrait m’emmener ailleurs ou du moins me permettre de m’éloigner un peu de l’île pour voir si je ne trouverai pas autre chose. Quoi je n’en sais rien.

            Ce matin je vais à la pêche aux crabes. J’ai réfléchit hier soir et je crois que ce que je recherche est une réponse à mes questions. En arrivant sur la plage je découvre une nouvelle caisse arrivée là pendant la nuit. Elle port l’inscription « E.S. 78 ; L. 2 ». Je l’ouvre de la même manière que la précédente. J’y découvre des outils. Je comprends immédiatement qu’il y a là tout ce qu’il me faut pour construire mon embarcation. Je ne sais pas qui m’envoi ces caisses mais elles me sont bien destinée et quelqu’un sait de quoi j’ai besoin. Cela m’effraie un peu mais me rassure aussi : je ne suis pas seul et quelqu’un veille à ma survie.
           
            Ce soir j’ai enfin terminé mon embarcation. J’y ai passé plusieurs jours. Equipée de rames elle devrait me permettre de naviguer pour aller regarder un peu plus loin en mer si il y a quelque chose sans toutefois perdre l’île des yeux.

            Aujourd’hui j’entame mon 6ième voyage. J’ai déjà essayé dans plusieurs directions mais n’ai rien trouvé. J’espère qu’il y a quelque chose. Les caisses viennent bien de quelque part !

            Ce matin j’ai chargé le bateau avec un maximum de vivre. Je tente un voyage plus important et espère que je serais capable de retrouver l’île. Je n’ai rien trouver dans les proches abords de l’île. Il est temps de partir.


VOIX 1 « Le cadavre à été récupéré. L’expérience est terminée. Nous pouvons passer aux conclusions »

VOIX 2 « L’expérience de survie à court terme est concluante au-delà de nos attentes »

VOIX 3 « La conclusion est d’ordre psychologique : le sujet à besoin d’un but. Passé le but de la survie primaire il est prêt à se mettre en danger pour trouver un nouveau but »

VOIX 2 « L’assistance du sujet l’a conduit à trop de confiance envers un élément extérieur. Il s’est cru protégé de tous risques »

VOIX 1 « Il sera dorénavant évité d’aider trop vite le sujet. »

VOIX 2 « Fin des conclusions »

VOIX 3 « Nous pouvons commencer l’Expérience de Survie suivante »

VOIX 2 « Faites sortir le clône 79 de sa cuve et paré à réanimation. »

VOIX 3 « Faites nettoyer l’île et préparez la caisse de livraison N°1 »

VOIX 1 « Et veillez, cette fois, à livrer le corps à proximité de la caisse »







FIN

2 commentaires:

  1. Une histoire entre "Métal Hurlant" et "Lost" (<-- en mieux), j'ai adoré !!!

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  2. Et c'est le premier texte dont je suis satisfait dans son état actuel. Je pense que c'est donc là la version définitive.

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