lundi 22 avril 2013

La montagne printanière


Pour l’avoir observée en différentes saisons, finalement, je crois que c’est au printemps que la montagne est la plus belle. Lorsque les cimes sont encore blanchies de neige et qu’une tendre verdure commence à en recouvrir le pied. Cette nature encore fragile souligne la force et la vigueur de la roche, ici pleinement exprimées. Sur ses flancs, où les arbres nus mêlés aux rochers bruts cèdent peu à peu la place aux bourgeons, premières feuilles et herbes fraîches. Parcourant une vallée encaissée, à la découverte des nuances de vert clair propres à cette saison, on tombe nez à nez avec un torrent rugissant, course empressée et incontrôlable de l’eau. Après avoir dormi de longues semaines sur les crêtes des montagnes, elle s’éveille pour descendre, tonitruante et enragée, les versants abrupts, et hurler à la nature qu’il est l’heure de s’éveiller. Plus loin encore, on sort de la vallée par un col et on découvre à cet endroit le meilleur point de vue que l’on puisse avoir. La montagne ici prend toutes ses dimensions. On peut l’observer de loin comme de près, de bas comme de haut, elle est partout. L’herbe naissante des pâturages, que l’on découvre avant les troupeaux à venir, tapisse ce vaste espace plat au milieu du relief. L’après-midi s’avance et le soleil vient jouer avec nous. Par ses rayons, il ajoute un contraste clair-obscur sur les coteaux qu’il effleure. Dans quelques heures, la lumière jouera une autre mélodie et dans quelques jours la nature en éveil aura terminé de déployer ses ailes. Le vert prendra d’autres teintes, plus marquées, et l’eau poursuivra son périple plus tranquillement. La fragilité de cet instant, d’ailleurs éphémère, réside en chaque chose. La montagne printanière est, comme en toute saison, un instant fugace qu’on a le plaisir d’attraper par chance mais qu’on ne peut retenir que dans ses souvenirs, à l’instar de sa propre enfance. J’espère que ces quelques mots m’y aideront … peut-être.

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